02 - la carte marine

La carte permet de se situer à la surface de la terre, grâce aux coordonnées géographiques; elle permet également la représentation des dangers et de se situer par rapport à eux. La carte marine est un document nautique essentiel pour naviguer en sécurité. L’objet du cours est de vous décrire les principaux éléments figurant sur une carte marine. Cela vous permettra, avec la pratique, d’identifier et d’exploiter rapidement les symboles et informations dont vous aurez besoin lors de vos navigations.

Le SHOM édite chaque année un catalogue des cartes marines et des ouvrages nautiques. Cet ouvrage permet d’identifier les limites géographiques d’une carte, ainsi que son numéro et son titre.

En navigation la propriété la plus intéressante est la conservation des angles :

Parmi les systèmes de représentation conforme

canevas de type mercator

Carte obtenue par transformation mathématique

On peut comparer cette transformation à la projection de la sphère sur un cylindre tangent à l’équateur. Le cylindre est ensuite ouvert le long de la matrice et déroulé à plat.

En conséquence, les // qui sur l’ellipsoïde coupent les méridiens à 90°, composent avec ces derniers sur le canevas Mercator des réseaux de droites orthogonales.

On en déduit :

méridiens :

parallèles :

 

Espacement méridiens

REPRESENTATION CONFORME QUI CONSERVE LES ANGLES

LOXODROMIE :

SURFACES ET DISTANCES NON CONSERVEES

==> 1’ de ϕ ==> pas le même nombre de centimètres en des points de latitudes différentes.

Espacement entre 2 méridiens

Sur la carte : m appelé unité de la carte

Sur la sphère (à une latitude quelconque) : 1 Nq cos ϕ

 

Espacement entre 2 parallèles

Sur la carte : m / cos ϕ

Sur la sphère : 1 Nq

RESUME SUR LE CANEVAS MERCATOR

  • LES MERIDIENS : représentés par des droites // régulièrement espacées.
  • LES PARALLELES : représentés par des droites // et ⊥ aux méridiens, mais leur espacement augmente avec la latitude.
  • LES ANGLES : sont respectés. La représentation est dite CONFORME.
  • LES DISTANCES : ne sont pas respectées.
  • LES SURFACES : ne sont pas respectées.
Resume canevas mercator


1) Les niveaux de références

Les océans subissent le phénomène des marées, dû à l’attraction de la lune et du soleil. En conséquence les hauteurs d’eau par rapport au fond varient. Les hydrographes ont déterminé des niveaux de références pour mesurer les profondeurs, altitudes et élévation du foyer des feux.

Le niveau de référence auquel sont rapportées les sondes des cartes marines s’appelle zéro des sondes de la carte, on dit aussi zéro des cartes ou zéro hydrographique. Les niveaux de réduction des sondes diffèrent selon les pays. Sur la plupart des cartes françaises, le zéro des cartes est voisin du niveau des plus basses mers astronomiques. Ce niveau correspond à un niveau théorique d’une basse mer de coefficient 120 (jamais atteint). De cette façon le navigateur est assuré de trouver, pour des conditions météorologiques normales, des profondeurs au moins égales à celles qui sont inscrites sur la carte.

Conventions profondeur altitude elevation

Le niveau de référence des altitudes est indiqué sur la carte. Sur les cartes originales publiées par le SHOM, les altitudes (sommets de collines, amers…) sont rapportées au niveau moyen de la mer.

Les élévations des foyers des feux sont mesurées par rapport au niveau de la pleine mer de vive-eau moyenne (coefficient 95 pour la France)


2) description de la carte marine

Les cartes marines utilisent un ensemble de symboles et d’abréviations qu’il faut connaître pour naviguer en sécurité. Vous devrez vous familiariser avec leur emploi ; l’ouvrage 1D du SHOM « symboles et abréviations figurant sur les cartes marines » étant la référence. Il est téléchargeable à partir de notre site (onglet info liens utiles).


3) Le cartouche

Il contient un certain nombre de renseignements généraux sur le contenu de la carte. Ces renseignements sont groupés si possible en un bloc unique.

Exemple de cartouche

A symbole du service producteur ==> identité

B indication régionale de la zone

C désignation de la carte

D baptême d’édition

E Echelle

F indications sur la marée

G indications sur les systèmes de référence

H indications sur les sources de renseignements


4) Les renseignements hydrographiques

L’hydrographie est la représentation sur la partie maritime de la carte des détails nécessaires ou utiles pour la navigation tels que profondeurs, dangers, nature des fonds, indications relatives à la navigation, aides à la navigation. La partie maritime est limitée par le trait de côte.

Les lignes de sondes relient l’ensemble des points d’égale profondeur, on les nomme « isobathes ». La zone de petit fond : une ou deux teintes de bleu plus clair peuvent être utilisées pour marquer les profondeurs inférieures à 10 ou 20 mètres.

L’estran : c’est la zone comprise entre la laisse de pleine mer (trait de côte) et la laisse de basse mer (isobathe 0).

Nature du fond : les renseignements sur la nature du fond sont utiles en cas de mouillage, ainsi qu’à certains navigateurs : R= Rock (roche) ; S=Sand (sable); bkSh=broken Shells (coquilles brisées).

Les rochers et hauts fonds : les roches affleurantes et les hauts fonds sont dangereux pour la navigation. Ils sont souvent nommés ; pour les hauts fonds le nom est parfois précédé du terme « basse ». Un balisage peut leur être associé.

Les épaves : elles sont signalées de différentes façons, selon leur profondeur ou la qualité de leur positionnement.


5) La signalisation maritime

Les bouées et balises : le système de balisage de l’AISM (association internationale de signalisation maritime) comprend cinq types de marques qui peuvent être combinées entre elles :

Les marques cardinales,
Les marques latérales,
Les marques de danger isolé,
Les marques d’eaux saines,
Les marques spéciales.

Leurs couleurs sont indiquées par des initiales dans la légende. Une enluminure signifie qu’elles ont un feu.

Les feux : l’ouvrage 1D les différencie par :

Leurs supports : tourelle, feu flottant, etc.,
Leurs caractères : à occultations, à éclats, isophase, scintillant, fixes ou alternatifs.
Leurs couleurs,
Leurs périodes (en secondes),
Leurs élévations (en mètres),
Leurs portées (en milles marins),
Leurs dispositions (horizontale ou verticale).

Ils peuvent être VTH (visible sur tout l’horizon), directionnels ou à secteurs.

Un nombre important de phares, tourelles ou bouées comportent un signal sonore qui sert d’aide à la navigation par temps de brume.

Description d’un phare

Lu sur la carte marine le phare de La Teignouse :

F.I. WR. 4s 20m 15/11M

Ce qui veut dire :

F.I W.R 4s 20m 15/11M
 Feu à éclat A secteur blanc et rouge  Période 4s (1 éclat toute les 4s)  Hauteur du foyer 20m

Portée théorique du feu blanc 15Milles

Portée théorique du feu rouge 11Milles

 

NB : C’est une question de devoir hauturier que de savoir lire un phare. Vous trouverez en haut à droite de votre carte un tableau avec les abréviations des phares.


6) Les renseignements topographiques

La topographie est la représentation de la partie terrestre de la carte. Elle permet l’identification des éléments caractéristiques de la côte et de l’arrière-pays, notamment des amers utilisés pour la détermination du point en vue de terre.

Les terres émergées sont de couleur bistre (beige). La représentation des détails topographiques artificiels (zones urbaines, moyens de communications…) est fonction de la catégorie de la carte.

Le relief et les détails topographiques naturels représentés donnent une image du paysage côtier et facilitent l’interprétation de l’image radar. Le relief est généralement représenté par des courbes de niveau cotées ou non cotées et un certain nombre de cotes d’altitudes.

Un amer est représenté par un symbole accompagné d’une légende en lettres capitales.

Le tableau des marées fournit, pour certains ports de la carte, les hauteurs d’eau des pleines mer et basses mer, pour les coefficients de vive eau et de morte eau.

Tableau des abréviations : c’est un extrait de l’ouvrage 1D

Le tableau de courants indique, heure par heure, pour des points sélectionnés, la force et la direction des courants. Les points de courants sont représentés sur la carte par des lettres entourées d’un losange, de couleur magenta.

La rose de déclinaison : de couleur magenta, elle matérialise la déclinaison magnétique pour la zone considérée, ainsi que la valeur de sa variation annuelle. Nous étudierons son utilisation lors d’une prochaine leçon.

Autres informations non physiques : la couleur magenta est de manière générale utilisée pour indiquer des informations qui ne sont pas physiques : limites de cartes, zones diverses, points d’appel radio, dispositifs de séparation de trafic etc.


Conclusion

Vous êtes désormais en mesure d’identifier et d’exploiter les symboles et informations qui figurent sur une carte marine. Les symboles sont nombreux, seule une pratique régulière vous permettra de bien les connaître. En cas de doute ou d’oubli, n’hésitez pas à vous référer à l’ouvrage 1D du SHOM.

N’oubliez pas que certaines cartes étrangères n’utilisent pas la même référence pour le zéro des cartes ; il est important de vérifier dans la légende. Cette précaution s’applique aussi pour les unités de mesure, le système géodésique etc.

NB important : 1’ de ϕ étant égale à 1852m soit 1 mille nautique, seule l’échelle des latitudes est utile pour la mesure des distances (échelle à droite et à gauche de votre carte). Ne jamais prendre l’échelle des longitudes.

La prochaine étape de votre formation sera de porter un point sur la carte.